Comprendre les mécanismes de la confiance en soi : une clé pour avancer sereinement
La confiance en soi est souvent évoquée comme un ingrédient indispensable au bien-être personnel et à l’épanouissement professionnel. Mais de quoi parle-t-on exactement ? Est-ce une qualité innée, une compétence à développer, une posture intérieure ? Et surtout, comment mieux comprendre ses propres fonctionnements pour avancer avec plus de stabilité et de lucidité dans ses choix de vie ?
Confiance en soi, estime de soi, affirmation de soi : de quoi parle-t-on ?
Avant d’aller plus loin, il est utile de distinguer quelques concepts proches mais distincts :
L’affirmation de soi renvoie à notre faculté à nous exprimer et à défendre nos besoins dans la relation à l’autre.
L’estime de soi fait référence à la valeur que l’on se donne : "Suis-je quelqu’un de bien, de valable ?" et est composé des 3 piliers suivants :
La confiance en soi concerne notre capacité à agir : "Suis-je capable de réussir cette tâche ? Est-ce que je connais de façon juste mes capacités ? Est-ce que je me donne le droit de passer à l’action même si je risque d’échouer ?"
L’image de soi évoque la manière dont on se perçois : "Comment je me perçois ? et comment je pense que les autres me perçoivent ? Quel regard je porte sur moi-même ? Et quel regard je me porte sous le regard de l’autre ?“
L’amour de soi fait écho à la sécurité intérieur : "Est-ce que je m’aime suffisamment et inconditionnellement ? Quand j’observe ce que je connais de moi, est-ce que je m’accepte à tous les niveaux de mes qualités et de mes défauts ? Je me sens en sécurité intérieur ?”
Ces piliers interagissent entre eux, mais ils peuvent être déséquilibrés. Par exemple, une personne peut avoir une bonne estime d’elle-même (se savoir honnête, fiable, sensible…) mais manquer de confiance dans certaines actions (parler en public, passer un entretien, demander une promotion…).
👉 Carl Rogers, psychologue humaniste, rappelait l’importance du regard inconditionnel que l’on porte sur soi-même pour nourrir l’estime de soi. C’est un socle sur lequel peut s’ancrer la confiance en ses capacités.
Comment se construit (ou se fragilise) la confiance en soi ?
La confiance en soi n’est pas figée. Elle se construit dès l’enfance, à travers les expériences vécues, les encouragements reçus, mais aussi les échecs et les réponses de l’environnement.
Certains contextes peuvent venir la fragiliser durablement :
une éducation centrée sur la performance ou le jugement,
des expériences d’échec ou de rejet non digérées,
des environnements professionnels très compétitifs ou déshumanisants.
À l’inverse, la confiance se renforce par l’expérience, l’apprentissage, la bienveillance et la possibilité d’expérimenter en sécurité.
👉 Comme le dit Albert Bandura, père de la théorie de l’auto-efficacité, « la croyance en sa capacité à réussir influence la façon dont on pense, ressent et agit ».
Les mécanismes internes de la confiance
Plusieurs mécanismes psychologiques peuvent impacter la confiance en soi au quotidien :
Le dialogue intérieur critique : ce petit juge intérieur qui répète “tu n’y arriveras pas”, souvent hérité du passé.
La peur du regard de l’autre : qui pousse à l’inaction ou au perfectionnisme.
Les biais cognitifs : tels que l’effet de comparaison sociale ou le biais de négativité (focalisation sur les erreurs plutôt que sur les réussites).
Le syndrome de l’imposteur : identifié par Clance et Imes en 1978, il touche de nombreuses personnes compétentes qui attribuent leurs réussites à la chance ou à un malentendu.
Comprendre ces mécanismes permet de désamorcer une partie des blocages, de mettre de la clarté sur ce qui freine, et de poser les premiers jalons d’un travail sur soi.
Comment renforcer durablement sa confiance en soi ?
Il ne s’agit pas de devenir sûr de soi en toute circonstance, mais d’apprendre à se faire confiance même dans l’incertitude.
Voici quelques pistes pour nourrir une confiance plus stable et réaliste :
Identifier ses réussites passées, même modestes : tenir un journal de fiertés peut aider à renforcer la mémoire des moments de compétence.
Sortir de l’injonction de perfection : accepter l’imperfection comme une composante normale de l’action.
Prendre des petits risques progressifs : oser un pas après l’autre pour agrandir sa zone de confort.
Travailler sur ses croyances limitantes : “je ne suis pas assez...”, “je dois être parfait pour être aimé”… En prendre conscience est déjà une première victoire.
Comme l’écrit Brené Brown, chercheuse en sciences sociales : “La vulnérabilité n’est pas une faiblesse, c’est le berceau de l’innovation, de la créativité et du changement.”
Un chemin intérieur, progressif, parfois accompagné
Reprendre confiance en soi ne se fait pas du jour au lendemain. Cela suppose souvent un cheminement personnel, qui peut passer par l’écriture, la lecture, l’échange avec d’autres, ou un accompagnement professionnel.
Il n’est pas question de devenir “quelqu’un d’autre”, mais d’oser devenir plus soi-même, en s’autorisant à être imparfait, en acceptant de douter parfois, mais en continuant à avancer malgré cela.